L'Eglise dans le monde de ce temps

Intervention de Marie-Andrée Dehay au cours de la célébration de l'anniversaire de l'ouverture du concile Vatican II, le 7 oct 2012 à la cathédrale de Cambrai.

  L'Eglise dans le monde de ce temps 

      

 

     Quand on m’a demandé de témoigner sur le thème : « L’Eglise dans le monde de ce temps » à partir de la constitution « Gaudium et spes » , je ne savais pas où je mettais les pieds. Au CCFD-Terre Solidaire, « Populorum Progressio » nous était plus familier. J’ai donc découvert ce texte promulgué à la fin du concile.

 

     Dans l’avant propos, cette phrase m’a rassurée et je pouvais alors poursuivre ma découverte. La voici : « Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. »
 
     Quelle nouveauté ! Quel souffle ! L’Eglise entre dans l’Histoire des hommes de ce temps. Elle devient « ferment » ce qui sous-entend l’idée de transformation. Elle vit et partage le sort de toute l’humanité. Elle est capable d’insuffler une énergie à cette société, c’est pourquoi j’ai parlé de souffle.
 

     Les Pères de l’Eglise étaient de fins observateurs de la vie du monde et attentifs aux transformations en train de s’opérer. Ils notaient cependant que ces progrès n’étaient pas partagés par tous et ils exhortaient les chrétiens à tout faire pour « rendre le monde plus conforme à la dignité de l’Homme et à rechercher une fraternité universelle. »

 

     Toutes ces exhortations nous les mettons en œuvre dans nos mouvements respectifs. Si je me réfère au CCFD-Terre Solidaire , que je connais le mieux, nous répondons parfaitement à « Gaudium et spes » en oeuvrant avec nos partenaires : pour la paix et la résolution des conflits, pour la souveraineté alimentaire, pour une économie au service des hommes, pour les droits des migrants et leur contribution au développement et à l’humanisation du monde, pour une fiscalité juste et contre l’évasion fiscale et aussi pour l’accès des femmes aux mêmes droits universels. Oui, j’y ai découvert tout cela dans ce texte cinquantenaire !
 
     Et pour aujourd’hui quels fruits repérons-nous ?
 
     Des chrétiens sont engagés dans la société pour défendre les droits et la dignité des personnes. Nombreux sont ceux qui militent au Secours Catholique, à ATD Quart Monde, à Emmaüs, à la Cimade, au CCFD-Terre Solidaire, mais aussi dans d’autres associations pas forcément d’inspiration chrétienne mais toujours au service de l’Homme.
 

     Dans notre diocèse, si nous retrouvons des chrétiens actifs dans les mouvements et services d’Eglise, ils sont aussi nombreux à s’investir avec d’autres militants de la société civile :

 

  • Aux assises du territoire pour relever et rendre visible toutes les initiatives qui contribuent à plus d’humanité.
  • Dans des associations d’aide aux migrants.
  • Dans les cercles du silence de Valenciennes, Douai, Maubeuge.
  • Dans des associations d’aide aux chômeurs comme Solidarités Nouvelles face au chômage
  • Dans les conseils municipaux pour se mettre au service de leurs concitoyens

     Cependant des difficultés persistent et nous devons encore poursuivre et amplifier nos efforts. Devant le délitement du lien social, d’une montée du « chacun pour soi », du rejet de l’autre différent, nous voulons chrétiens du XXIè siècle dire qu’il est possible de construire tous ensemble une société plus solidaire et plus fraternelle.

Marie-André Dehay

 

(Voir textes des autres intervenants de ce jour-là )

Article publié par Service Initiation chrétienne • Publié le Vendredi 26 octobre 2012 - 14h47 • 3336 visites

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